Aimer son corps : ce qu'on en pense.
La perte de poids est un sujet délicat à aborder. Celles qui nous suivent auront peut-être remarqué que les mots « perte » et « poids » sont rarement, voire jamais, mentionnés chez HappyFitness. D’abord parce qu’on redoute leur connotation négative, puis parce que notre mission n’est pas de promouvoir la minceur, mais plutôt le bonheur et la santé. Cependant, jouer à l’autruche et éviter le sujet ne rendra service à personne.
La réalité, c’est qu’en tant qu’entraineuses, mais surtout en tant que fans #1 de la santé, il est parfois de notre devoir de parler de calories, de perte/gain de poids et de gras. Il ne faut pas oublier que ces sujets tabous associés au culte malsain du corps parfait font également partie du jargon médical entourant une bonne santé physique. Pour certains, perdre/prendre du poids est tout simplement vital alors que pour d’autres, c’est une obsession qui n’a pas lieu d’être.
Indépendamment du poids, la santé.
Petit, grand, gros, mince, rond, carré, échalote, poire, ananas, salade de fruit ou festival de polygones… qu’à cela ne tienne ! Il y a des poids plumes en santé et d’autres pas en santé, des poids lourds en santé et d’autres qui ne le sont pas. En tant qu’indicateur du bon fonctionnement de notre organisme, le chiffre sur la balance peut parfois être trompeur, tout comme l’indice de masse corporelle (IMC).
Nulle part dans le calcul de l’IMC, soit le poids divisé par la grandeur au carré, fait-on la différence entre gras et muscle. Or, que votre poids se situe entre deux valeurs sur l’échelle d’IMC peut être, ou pas, un gage de bonne santé. Ce qui pèse beaucoup plus dans la balance, ce sont vos habitudes de vie.
L’inactivité, la malbouffe, et les excès de gras aux mauvais endroits (ex. région abdominale) augmentent les risques de développer diabète, maladies cardiovasculaires, cancer, ostéoporose, et autres problèmes de santé, chez quiconque, et ce, peu importe le gabarit de ce quiconque en question.
Alors, il est clair qu’on compte continuer à encourager le plus de gens possible à adopter de saines habitudes. Ce qui nous met dans une situation fâcheuse, c’est que l’un des effets secondaires de ces fameuses habitudes est souvent une masse adipeuse moindre. Vu notre métier, il est essentiel de pouvoir parler de sujets liés au poids sans être accusées de contribuer au développement des standards de beauté occidentaux. Il faut pouvoir parler de ces sujets sans qu’ils ne soient drapés de connotations négatives. Une tâche de plus en plus difficile avec un mouvement social qui dénonce la fixation sur la minceur, célèbre la beauté sous toutes ses formes, et prône l’acceptation de soi. Un changement que l’on applaudit, certes, mais avec modération.
On vous explique :
Quand l’acceptation de soi justifie le laisser-aller
La privation n’est pas notre tasse de thé et certainement pas quelque chose que l’on recommande. La discipline bien dosée en revanche s’avère, selon nous, de mise par moment. La tendance vers l’acceptation du corps peu importe sa forme ou sa taille, quoique très positive pour plusieurs raisons, nous préoccupe un peu. Ce qui sonne faux à nos oreilles, c’est le discours de certains qui sous-entend qu’il faut éviter de s’imposer toutes restrictions et plutôt adopter une attitude passive et de laisser-aller par rapport à notre santé. « On ne peut rien faire pour changer notre corps donc vaut mieux apprendre à l’aimer tel qu’il est » ou encore « YOLO, mange ce que tu veux. » pour nous, ça ne passe pas.
Oui, on devrait aimer/apprécier son corps, « s’accepter comme nous sommes » pour être bien dans notre peau indépendamment de notre apparence. Mais pour nous, aimer son corps veut aussi dire en prendre soin et lui donner de l’amour, un genre de « tough love» qui te pousse à sortir courir malgré le confort de ta douillette toute chaude ou le suspense insoutenable de ton émission préférée. C’est nourrir un amour pour ton merveilleux corps qui t’aidera à vaincre ta passion pour les biscuits double chocolat de maman et à t’arrêter après deux, même si ta réelle envie est d’en manger 10. « TOUGH LOVE » pour ton corps, le seul que tu auras pour le restant de tes jours, c’est s’imposer un minimum de discipline à en prendre soin.
Que perdre/prendre du poids soit nécessaire ou pas, l’atteinte d’une silhouette idéale ne devrait pas être l’unique motivation de personne. Là-dessus, on est d’accord. Transformer cette motivation négative, qui découle de comparaisons aux autres et d’une attitude ultra critique envers soi-même, en motivation positive qu’est la quête d’une bonne santé à travers l’amour de soi, là est notre mission.
On n’encourage pas nos clientes à courir pour échapper à leur apparence actuelle. On les pousse à courir pour attraper le bien-être (oh la belle image), bouger pour être un humain mieux adapté qui peut monter des montagnes (ou des escaliers) et grimper dans les arbres (oups, on dérape un peu). Être active pour pouvoir pleinement profiter de la vie (idéalement jusqu’à 100 ans !), c’est ça l’idée.
On ne suggère pas de choisir les légumes parce que les frites sont le démon, mais parce que tous les bons nutriments qui s’y retrouvent sont les meilleurs commanditaires de vos 1001 tâches quotidiennes. Ingérer de bonnes sources de calories pleines de vitamines et minéraux pour être toute propre de l’intérieur, remplie d’énergie et au top de sa forme (idéalement jusqu’à 100 ans), c’est ça l’idée.
Alors à tous les : «Laissez-nous vivre ! » et les « On peut tu profiter de la vie ?! »
On répond : Oui, c’est précisément ça l’idée. Et on ne vous lâchera pas avec nos squats et notre kale parce qu’on y croit dur comme fer (clin d’œil). Puis parce que votre santé, c’est ce que vous avez de plus précieux, et on ne vous laissera pas la prendre pour acquis au nom de « l’acceptation de soi ». L'un n’empêche absolument pas l’autre. Aimer son corps c’est aussi en prendre soin.
Merci, bonsoir.